[This is a double-language post, that starts with French.]

J’ai rarement l’occasion de parler français à Berlin, non par manque de compatriotes, ni d’évènements en français, mais plutôt par une sorte de timidité. Mon français écrit se porte encore assez bien, mais je parle avec un accent belge/italien assez fort, et il m’arrive de chercher mes mots un peu trop souvent. J’ai pensé de rafraîchir mon oreille en écoutant de la radio par Internet, en forme de podcasts. La beauté du français est sa grande diffusion dans le monde, ce qui m’expose à différentes cultures et accents. Je partage ici ma petite liste de podcasts (que les Canadiens appellent joliment baladodiffusion):
J’aime écouter les voix de Radio Canada, car elles me permettent d’imaginer mieux la vie de ce pays pour moi lointain, mais également si proche grâce à la langue commune. Les problèmes sociaux et politiques ont des racines propres, complexes, que j’apprends à voir en superposant les récits des invités comme les couches de peinture d’un immense tableau. Le même m’arrive en écoutant les histoires de Polynésie, terre de rêve et de conquête pour qui vient de loin comme moi, mais terre des ancêtres et de vie quotidienne pour ses habitants.
Écouter est mon école de respect et d’attention. La radio est comme un livre vivant, où les mots se suivent sans mon intervention. Ma tâche est de le suivre et de comprendre, sans pouvoir les arrêter pour poser une question. La magie me prend quand je me sens comme un bout de bois dans le courant d’un fleuve, je vois ce que le fleuve voit, à sa vitesse.
I have little chance to speak French in Berlin, not for lack of fellow speakers nor of events, but for some sort of shyness. My written French is still quite good, but when I speak I have this strong Belgian/Italian accent, and I have to stop a bit too often to search words. Therefore I decided to keep my ear trained by listening to French podcasts from around the world, in order to experience different cultures and accents. I share here my list of podcasts (that French Canadians nicely call baladodiffusion):
I like to listen to Radio Canada voices, because they allow me to better figure out how is life in that country, so remote for me, but also so near thanks to the common language. Social and political problems have their own complex roots, that I learn to see from the combination of the guests’ stories, that become combined like the pencil strokes of a massive painting. The same happens when I listen to stories from Polynesia, the land of dreams and conquest for someone who comes from far away like me, but the land of elders and of everyday life for its inhabitants.
Listening is my practice of respect and attention. The radio is like a live book, where words flow without my intervention. My task is to follow them and try to understand, without the chance to stop for a question. Magic grabs me when I feel like a log in a river’s current, I see what the river sees, at its same speed.