(I want to make an experiment and write this post in two versions, one in French and one in English.)
Je viens de terminer la lecture de ce roman qui m’a doucement émue. Il m’est rarement arrivé de me reconnaître autant dans les pensées de quelqu’un d’autre et d’avoir reçu l’inspiration et la calme pour avancer dans ma propre partie d’échecs. Durant ces dernières années, j’ai cherché ce genre de modèle avec une frénesie croissante, n’en trouvant que de très partiels. Le récit de ce début de vie m’a si simplement fait comprendre que je peux renoncer aux développements sociaux classiques (travail, mariage, maison, enfants, chien etc.) sans forcément détruire mon futur ou me sentir coupable pour toujours. J’ai grand besoin d’histoires de survécus. J’ai besoin de savoir qui il y a d’autres histoires où un non n’engendre pas de rage, de bile, de résistance.
De plus, l’autrice est d’origine belge comme moi. Ceci pourrait n’être qu’un mot sur un document officiel, mais c’est ce qui m’a fait dire “Oh, moi aussi!” en lisant les quelques phrases du roman où l’autrice parle des nuages gris de la Belgique avec une affection simple et profonde. Moi aussi, j’aime le temps couvert de la Belgique. Il a été la lumière estompée d’autant de bonnes mémoires.
Je remercie Amélie Nothomb d’avoir réussi un livre aussi sincère et puissant.
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[English version]
I just finished the last pages of this novel and I feel so moved. It rarely happened to me to identify myself so easily with the thoughts of someone else, and to receive inspiration and serenity to keep playing my own chess game. I have been looking for such models with increasing frenzy, as I only found very partial ones. This story made me understand that I can give the usual social upgrades up (good job, marriage, house, children, dog, etc…) without automatically condemn my future or feel guilty forever. I need survivor stories so badly. I need to know that there are other stories where a “no” does not generate rage, acrimony, opposition.
Moreover, the autor is Belgian like me. This could be a dry word on an official document, but it is what made me say: “Me too!” when reading the few sentences in which the author writes with simple and deep affection about the dull grey clouds that are so typical of Belgium. I love the overcast skies of Belgium too. They have been the background and the diffuse light of so many good memories.
I would like to thank Amélie Nothomb for her sincere and powerful book.